PORTER LA VOIX DES PROTÉINES VÉGÉTALES AUX ÉTATS GÉNÉRAUX DE L’ALIMENTATION

Le 31 juillet dernier, les adhérents du GEPV envoyaient une lettre au Président de la République à propos des États généraux de l’alimentation. Cette démarche « vise à réunir autour de la table tous les acteurs de la chaîne agroalimentaire afin de construire ensemble le modèle alimentaire de demain, plus juste, plus sain et plus durable ». Les protéines végétales s’inscrivent totalement dans les enjeux alimentaires de demain : reconnues pour leur intérêt nutritionnel, elles participent également aux progrès environnementaux, présentent des intérêts agronomiques certains et permettent de produire des aliments de haute qualité. Pour porter la voix de ces dernières, le GEPV a demandé au Président de la République une place au coeur des discussions et des ateliers des États généraux de l’alimentation.

 

LES ÉTUDIANTS EUROPÉENS CHALLENGÉS

Après l’appel à candidatures à destination des start-ups (lire Positions 64, page 2), c’est au tour des étudiants d’être invités par le Village by CA Nord de France1 à se mobiliser pour innover autour de la protéine végétale au service de l’alimentation humaine. Le challenge s’adresse à tous les étudiants européens qui s’intéressent aux défis de la transition alimentaire, quelle que soit leur discipline : sciences et ingénierie, business, marketing et communication, sciences humaines et sociales, hôtellerie/ restauration. Les candidatures doivent être déposées en ligne avant le 5 novembre, pour l’une des deux catégories proposées : Thinking plant-based proteins pour les idées et/ou concepts autour de l’utilisation des protéines végétales ; Cooking plant-based proteins pour les recettes. La sélection des projets se fera en plusieurs phases, avec accompagnement des candidats présélectionnés par les partenaires du Village by CA Nord de France (managers, experts et chefs cuisiniers). Rendez-vousle 24 mars 2018 pour connaître les lauréats.

¹ Pépinière d’entreprises portée par la Caisse régionale du Crédit Agricole et des partenaires locaux

 

SOMMET MONDIAL SUR LES PROTÉINES À REIMS

La 10e édition du Protein Summit s’est tenue à Reims du 26 au 28 septembre. Les experts mondiaux du secteur des protéines (PDG des marques de consommation et de l’industrie, leaders des politiques publiques, instituts de recherche et fabricants d’ingrédients) se sont retrouvés pour débattre et élaborer les futures stratégies relatives aux protéines, en met tant l’accent sur l’innovation, la circularité, le climat et la nutrition. L’évènement a compté cinq grands rendez-vous, construits comme des mini -sommets visant à faire le point sur le futur des protéines de 2030, les aliments d’origine végétale, les aliments riches en protéines, les ingrédients protéiques et enfin, les procédés de transformation des protéines. « En collaborant avec les acteurs clés des industries alimentaire et agroalimentaire, mais aussi des industries de l’alimentation animale, des ingrédients et de la technologie, et sur l’ensemble de la chaîne de valeur des protéines, nous sommes convaincus d’être en mesure de progresser vers une production et une consommation durables en Europe, et de pouvoir établir un programme sur le futur des protéines à l’horizon 2030 », confie Thierry Stadler, président d’IAR (Industries & Agro-Ressources), pôle de compétitivité français dédié à la bioéconomie qui s’est associé à Bridge2Food pour l’organisation de cet évènement.

 

LES PROTÉINES VÉGÉTALES CONTRE LA MÉNOPAUSE PRÉCOCE

L a consommation élevée de protéines végétales, équivalente à 3-4 portions par jour d’aliments riches en ces dernières, serait associée à une plus faible incidence de ménopause précoce. C’est ce que suggère une étude publiée en juin dernier dans l’American Journal of Epidemiology. Les auteurs ont évalué la relation entre l’apport à long terme de protéines végétales, de protéines animales et d’aliments riches en protéines spécifiques, et la survenue de la ménopause naturelle précoce au sein de la cohorte Nurses’ Health Study II, rassemblant plus de 85 000 femmes suivies pendant 20 ans. L’apport en protéines a été évalué par questionnaire de fréquences alimentaires. Résultat : l’incidence de ménopause précoce était inférieure de 16 % chez les femmes consommant le plus de protéines végétales par rapport à celles en consommant le moins. La ménopause précoce (cessation de la fonction ovarienne avant l’âge de 45 ans) affecte 5 à 10 % des femmes occidentales et est associée à un risque accru d’effets néfastes sur la santé.

Source : Maegan E. et al. Dietary Protein Intake and Early Menopause in the Nurses’ Health Study II. American Journal of Epidemiology, 24 June 2017

 

UNE JOURNÉE DÉDIÉE À LA FERMENTATION DES PROTÉINES VÉGÉTALES

L es pôles de compétitivité Vitagora et IAR (Industries & Agro-Ressources) ont organisé le 19 octobre une journée dédiée à la fermentation des protéines végétales, à Paris. Quatre sessions ont rythmé la journée, qui portaient respectivement sur : l’intérêt de la fermentation ; les champs d’application de la fermentation des protéines ; les process de fermentation des protéines ; et enfin, les microorganismes utiles à la fermentation des protéines.

 

DANS QUEL TYPE DE PRODUITS TROUVE-T-ON LES PROTÉINES VÉGÉTALES ?

Le traditionnel bilan de référencement du GEPV, qui scrute tous les deux ans depuis 1989 le nombre de produits alimentaires contenant des matières protéiques végétales (MPV), prend cette année une nouvelle tournure. Objectif : mieux connaître ces produits.

 

Après s’être attaché depuis plus de vingt ans à suivre l’essor des matières protéiques végétales (MPV) dans les produits alimentaires via ses bilans de référencement biannuels, le GEPV a souhaité donner cette année une nouvelle tournure à son enquête régulière dans les magasins. Objectif : mieux connaître les produits contenant des MPV. Quels rayons occupent-ils ? S’agit-il de produits peu ou très transformés ? Quelles qualités mettent-ils en avant ? Pour répondre à ces questions, l’enquête menée dans 15 magasins de la région de Tours (lire encadré page suivante) s’est attachée à identifier et caractériser les produits contenant des MPV. Nombre d’ingrédients, place des MPV dans la liste de ces derniers, labels de qualité ou encore allégations nutritionnelles ou santé : les produits ont été passés au peigne fin.

4 635 PRODUITS RÉFÉRENCÉS

Dans les 15 magasins étudiés (hypermarchés, magasins spécialisés, magasins de proximité, supermarchés, hard discount), 4 635 produits alimentaires contenant des MPV ont été référencés. Ces derniers sont majoritairement issus du rayon « traiteur et épicerie salée » (34 %) et « épicerie sucrée » (25 %). On en retrouvait également dans les rayons BVP (boulangerie -viennoiserie – pâtisserie ; 15 %), « viandes et poissons » (13 %) et « surgelés » (13 %). La protéine végétale la plus couramment utilisée provient du blé (68 %, essentiellement sous la forme de gluten de blé), loin devant le soja (21 %, essentiellement sous forme de farine de soja ou protéine de soja) et les associations (12 %). Suivent le pois (8 %), la fève (4 %) et le lupin (1 %). Dans 5 % des cas, seule l’origine «végétale» est mentionnée, sans plus de précision.

DES INTITULÉS TRÈS VARIÉS

Selon les sources de protéines végétales utilisées, les intitulés peuvent se révéler très variés, du fait de formes différentes de MPV dans certains cas, mais renvoyant aussi parfois au même ingrédient. Pour le blé par exemple, neuf intitulés différents ont été relevés : gluten de blé ; gluten vital de blé ; protéine de blé ; protéine de blé bio ; protéine de blé texturée ; protéine de blé réhydratée ; protéine de blé hydrolysée ; protéine végétale de blé ; et enfin, hydrolysat de protéine de blé. Le pois en compte six, et le soja, 19 ! Le lupin ne se retrouve quant à lui que sous la forme de « farine de lupin » ou « protéine de lupin », et la fève, sous la seule appellation « farine de fève ».

PORTRAIT-TYPE DU PRODUIT CONTENANT DES MPV

Les produits contenant des MPV sont essentiellement des produits transformés comptant en moyenne 24 ingrédients (voir infographie page précédente) : de 14 pour les produits du rayon BVP à 33 pour les surgelés, les MPV arrivant généralement au milieu de la liste. Concernant les allégations, 5 % des produits référencés affichent des allégations nutritionnelles (« riche en protéines » pour 2 % et « source de fibre » pour 1 %). Cela concerne surtout des produits végétariens (37 %), et dans une moindre mesure, des produits de petit-déjeunner (20 %) et produits diététiques (16 %). Les allégations santé ne concernent que 1 % des produits référencés. En revanche, les labels et critères de qualité sont plus nombreux : on les retrouve sur 32 % des produits référencés et dans de nombreux sous-rayons (pain, cordons bleus et nuggets, petit-déjeuner, plats cuisinés, etc.). Les messages associés les plus fréquents sont : « sans huile de palme » (8 %), « sans colorant » (7 %) et « fabriqué en France » (5 %).

FOCUS SUR LES ANALOGUES DE LA VIANDE

3 % des produits référencés dans cette étude (soit 152 produits) sont des analogues de la viande. La moitié d’entre eux proposent une apparence et une texture similaires à cette dernière ; l’autre moitié ajoute la promesse d’une flaveur analogue. Ces produits contiennent en moyenne 18 ingrédients. La protéine végétale présente est généralement du soja ou du blé, et dans une moindre mesure, de la protéine de pois. Ces produits analogues de la viande sont présents principalement dans le sous-rayon végétarien du rayon « traiteur et épicerie salée ».

LE LABEL « BIO » ET LE « SANS GLUTEN »

4,3 % des produits référencés affichent le label « agriculture biologique ». Il s’agit de produits issus des rayons « traiteur et épicerie salée » (41 %), BVP (31 %) et « épicerie sucrée » (25 %), et dans une moindre mesure, « surgelés » (3 %). Les sources de protéines végétales dans ces produits sont le blé (67 %), le soja (25 %), le pois (5 %) et le lupin (3 %). Les produits « sans gluten » représentent quant à eux 1,2 % des produits référencés. On les retrouve dans les rayons BVP (45 %), « épicerie sucrée » (28 %), « traiteur et épicerie salée » (18 %) et « surgelés » (9 %). Les MPV présentes dans ces produits sont la farine de soja (57 %), la protéine de pois (16 %), la farine de lupin (9 %), la protéine de lupin (7 %), la farine de pois (7 %) et la protéine de soja (4 %).

 

Source : la lettre des protéines végétales 11 2017